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Sabrina Levy Birk
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2 janvier 2007

"Sa photo dans les journaux reflète l’innocence et la pureté avec des yeux grand ouverts"

    

     Question orale adressée à Madame la Ministre de la famille et de la condition féminine suite au bouleversement causé par le décès de la jeune Akirina.

    

     Le 6 mai 2006, le petit corps dénudé de la jeune Akirina a été retrouvé gisant dans un caniveau à Pamatai à Faaa, vers 06 heures du matin par son oncle… Durant les jours qui vont suivre, les médias vont révéler l’horreur et le calvaire qu’a vécus cette jeune fille avant de mourir.

     Elle avait à peine 18 ans la jeune Akirina, elle résidait dans le quartier Souky à Pamatai.

     La presse nous raconte qu’Akirina a un petit copain qui lui rend visite. C’est l’âge de l’amour, on comprend que cette jeune fille encore frêle dans un petit corps de femme ressemble a beaucoup de nos jeunes filles, sa photo dans les journaux reflète l’innocence et la pureté avec des yeux grand ouverts.

     Akirina n’a pas eu de chance : victime d’un malaise, elle est prise de convulsions malheureusement trop près du lieu de rencontre des  hommes du quartier qui s’adonnent à la beuverie rituelle du vendredi soir. La compassion qui aurait dû les pousser à chercher de l’aide n’a pas pris forme. Possédés par l’alcool, ce sont des pulsions animales, bestiales qui vont se révéler à travers un viol collectif, le jeu de passe-passe. Le calvaire aura duré plusieurs heures nous raconte la presse, elle sera violée  à plusieurs reprises par des individus âgés entre 15 et 35 ans, des garçons, encore des adolescents et hommes adultes. Dans un état semi comateux en raison de son malaise, elle est incapable de se défendre, mais elle sera consciente de son calvaire. Malheureusement, elle fermera ses grands yeux pour toujours. Son corps  sera ensuite déplacé de l’autre côté de la route vers le sombre caniveau où son oncle la retrouvera, morte, le lendemain matin vers 6 heures.

     Les médecins révéleront qu’Akirina a succombé dans la nuit à la suite d’un œdème pulmonaire.

     Les hommes et jeunes garçons sont des personnes qui l’ont côtoyée, de son quartier, et qui l’ont vu grandir

     Ce drame est révélateur de la dérive de notre société vers une violence accrue, et la perte de nos valeurs maohi d’entraide, et l’effondrement de la dimension humaine

     Madame la Ministre,

     Les medias nous révèlent de plus en plus que l’alcool est complice dans la plupart des drames : violences, meurtres, etc. Fillette de 7 ans violée à Papara, maman tuée à Arue, coups de couteaux sur un parking, etc., etc.

     Envisagez-vous des mesures politiques pour lutter contre l’alcoolisme ?

     Nous aimerions savoir si des mesures ont été prises pour interdire la diffusion de films pornographiques à la télévision. Ces films portent gravement atteinte à la dignité de la femme et donnent une image très réductrice de l’acte d’amour. Malheureusement, ces films sont visionnés souvent à plusieurs, entre hommes, ce qui aboutit avec de l’alcool au calvaire de la jeune Akirina…

     Enfin, Madame la ministre, Akirina a été victime de l’indifférence, de la non assistance a personne en danger.

     Un rapport a été élaboré par le service de la santé portant sur les violences envers les femmes en Polynésie il y a quelques années. Ce rapport n’a jamais été rendu officiel. Néanmoins, il semblerait que les études soient révélatrices d’une maltraitance importante de nos femmes.

      Nous souhaiterions que ces travaux soient rendus publics afin que nous puissions appréhender cette réalité dans toutes ses dimensions.

Sabrina Levy Birk

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Commentaires
J
Il me semble dangereux de vouloir atribuer ce crime a la boisson et la pornographie a l'exclusivite d'autres donnees. L'alcohol est en partie coupable. Mais s'il libere le monstre, il ne le cree pas. Penser autrement est une simplification comme l'est la mise de ce genre de tare sociale sur le compte du colonialisme, la globalization ou le mercantilisme. Il existe au sein des communautes des problemes de co-existance et de roles entre les sexes. Que ces problemes soient d'origine culturelle ou autre Il est temps que les "leaders" de ces communautes, en particulier les leaders spirituels se penchent sur ce fleau qui tue les femmes de Polynesie en evitant les theses simplistes. Merci de vous exprimer sur le sujet et de m'offrir la possibilite d'en faire de meme.<br /> JP Muntal<br /> Honolulu, Hawaii USA<br /> www.thehawaiianlonegunman.com<br /> www.hawaiiradioproject.blogspot.com
V
Je ne sais pas ce qui me touche le plus dans l'histoire : le crime ou la sentence trop legere ! Mon coeur vacille et je ne sais pas ou vomir.
Sabrina Levy Birk
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